L’Écosse était définitivement dans l’air dimanche à Verdun, alors que le parc Arthur-Therrien a été envahi par les kilts, l’odeur du haggis et le son des cornemuses. Les compétitions de musique, de danse et d’athlétisme ont attiré un nombre record de 6500 visiteurs et participants pour la 39e édition des Jeux écossais de Montréal.
Le nombre de visiteurs a augmenté de façon marquée. L’édition de la fin de semaine dernière en a accueilli 1500 de plus que les 5000 de l’année dernière. Parmi ceux-ci, les enfants étaient très nombreux, estimés à plus de mille.
Il ne s’agissait que de la troisième année des Highland Games au parc Arthur-Therrien, mais les organisateurs espèrent bien y revenir pour la quarantième édition l’année prochaine. Cette dernière, qui concordera avec le 375e anniversaire de la métropole, promet déjà d’être grandiose.
«Pour que ce soit encore mieux, on devra compter sur l’appui de l’arrondissement de Verdun et des commerçants, qui peuvent être commanditaires ou participer en installant un kiosque aux jeux», spécifie Geneviève Blouin, relationniste de l’événement.
Du muscle en kilt
Cloués sur place, de nombreux spectateurs étaient visiblement ébahis par les prouesses des participants à la carrure impressionnante, qui s’affrontaient dans les différentes épreuves d’athlétisme typiques des Jeux écossais.
Celles-ci sont, somme toute, beaucoup plus apparentées aux compétitions d’hommes forts qu’aux Jeux olympiques, en ce sens qu’elles sont encore imprégnées du contexte champêtre qui les a vu naître.
Le lancer de la gerbe, par exemple, consiste à projeter un sac de toile bourré de sept kilos (16 livres) de foin le plus haut possible avec une fourche, une activité inspirée de la vie quotidienne des fermiers des Highlands, qui devaient lancer le fourrage dans le grenier de leur grange.
L’épreuve la plus connue, le lancer du tronc d’arbre, fait autant appel à l’habileté des compétiteurs qu’à leur force. Contrairement à la croyance populaire, il ne s’agit pas de le lancer le plus loin possible, mais plutôt de le faire atterrir perpendiculairement au sol. Seule la précision est évaluée.
Cette année, deux records ont été battus par Matt Doherty. Le Montréalais de naissance, qui habite maintenant en Nouvelle-Écosse, a atteint près de 35 mètres (114 pieds) au lancer du marteau lourd et 5 mètres (17 pieds) au lancer du poids en hauteur.
Les compétiteurs, qui provenaient d’un peu partout en Amérique du Nord, développent des talents de bricoleur en fabriquant eux-mêmes leurs poids de plomb et leurs marteaux écossais. Certains vont même jusqu’à incruster des lames de couteaux dans leurs bottes afin que celles-ci mordent mieux le sol.
Arts
Les Jeux écossais ont également un important volet culturel avec les compétitions de danse des Highlands et de groupes de cornemuses et tambours, ou «pipes and drums».
Cet aspect aussi est très impressionnant pour les visiteurs. La majorité d’entre eux n’ont jamais entendu de cornemuse en personne ou n’en ont entendu qu’une seule. Le son de cet instrument folklorique atteint déjà un volume important quand il est joué en solo, imaginez en entendre un groupe d’une dizaine.
Mais le point culminant en décibels a certainement été atteint à la cérémonie de fermeture, quand l’air Amazing Grace a été entonné par 300 joueurs de cornemuse en même temps. Les spectateurs ont littéralement figé, pénétrés par le son perçant des instruments.
«Je ne sais pas si c’est parce que la majorité des Québécois ont un ancêtre écossais ou irlandais dans leur lignée, mais j’ai toujours le sentiment que la musique celtique nous touche, vient nous chercher droit au cœur», confie Mme Blouin.
L’histoire de Verdun est très fortement liée aux Écossais, qui ont été très nombreux à participer à la construction du canal Lachine au tournant du XIXe siècle et se sont établis en grand nombre dans l’arrondissement.
S’il y a des Jeux écossais presque chaque fin de semaine à travers le Canada, ceux de Verdun sont les seuls à se tenir dans la province de Québec.