La fibre entrepreneuriale, ça se développe jeune. Le futur Alexandre Taillefer ou la prochaine Danièle Henkel se trouve peut-être dans une des classes de 4e année de l’école Chanoine-Joseph-Théoret, à Verdun. Pour un projet, l’enseignante a invité ses élèves à se transformer en jeunes entrepreneurs et à lancer leur propre compagnie, avec une vision écologique.
«Normalement, pour La grande journée des petits entrepreneurs, le choix du produit est libre. Mais puisqu’on travaille présentement sur l’environnement, on a imposé le thème écolo», explique Léa Belhadjali, qui travaille avec sa collègue Catherine Landreville afin d’y inclure tous les élèves du même niveau.
Les jeunes de 9 et 10 ans ont donc dû faire preuve de créativité afin de réutiliser divers matériaux pour fabriquer leurs produits. Les retailles de crayons, les petits pots de yogourt utilisés au Club des petits déjeuners et le papier brouillon ont donc trouvé une nouvelle vie.
«On a pris des bouts de bois qu’il restait de la construction d’un mur et des bouteilles de plastique pour faire des mangeoires à oiseaux», relatent avec beaucoup de détails Noa, Edgar et Tristan en faisant la démonstration de leur invention.
Parmi les autres projets, un livre de recettes fait avec du papier recyclé, des crayons de cire refondus en de jolies formes, des semis, des boutures et des lampes fabriquées avec des conserves feront certainement l’envie des visiteurs.
Notions de base
Une bonne idée ne suffit toutefois pas à mettre sur pied une entreprise. Il faut certaines notions de base comme le budget, le marketing, la planification.
Des mots comme «pénurie», «dépenses» et «profits» font donc désormais partie du vocabulaire des élèves, qui ont appris concrètement, presque à la dure, tout ce qu’implique la mise en marché.
«Moi, ça m’a donné envie de fonder mon entreprise, mais il faudrait absolument qu’elle soit écologique parce que c’est très important de prendre soin de notre planète», fait valoir Joséphine.
Avec ses coéquipières Zara et Rose, elles estiment avoir travaillé très fort pour mettre sur pied leur business. «Mais ça s’est quand même vraiment bien passé parce qu’on avait un plan clair depuis le début», insiste Rose.
Apprentissage essentiel
Pour Madame Léa, qui en est à sa toute première année d’enseignement, les apprentissages acquis par les élèves grâce à ce projet sont très importants.
«Ne serait-ce qu’en termes de travail en équipe, ils vivent toutes sortes de situations avec ce projet. Et ils apprennent des choses de la vie qu’on ne voit pas forcément à l’école, comme l’importance de se faire un budget», soutient-elle.
Chaque équipe disposait d’un faux budget de 20$, chaque item «acheté» aux enseignantes leur coûtant 2$. Cette contrainte les a menés à redoubler d’efforts pour trouver des matériaux qu’ils n’avaient pas à payer et pouvaient simplement réutiliser, apprenant du même coup à voir la valeur potentielle de chaque objet qu’ils jettent.
Avec leurs profits, les élèves ont pour projet de s’offrir une activité spéciale en fin d’année, probablement une sortie à la crèmerie.
La grande journée des petits entrepreneurs
Née en 2014 de l’initiative de trois parents entrepreneurs de la région de Québec qui désiraient initier les enfants aux valeurs entrepreneuriales, l’événement a gagné le reste de la province dès l’année suivante.
De 300 enfants la première année, les inscriptions sont passées pour cette quatrième édition à 4000, de Val-d’Or aux Îles-de-la-Madeleine.
Le 17 juin, les jeunes entreprises, par l’entremise de leur école ou avec leur famille, installeront leurs kiosques devant chez eux, dans la cour d’école ou dans différents lieux publics.
Des équipes d’autres écoles de l’arrondissement participeront également à La grande journée des petits entrepreneurs. Ils installeront quant à eux leur kiosque à la place du petit marché, sur le terrain adjacent au presbytère, au coin des rues Galt et Wellington.
